Marchés agricoles La volatilité des prix, le nouveau cheval de bataille du gouvernement
Distributeurs, industriels et agriculteurs, tous enfin réunis après la guerre des prix qui agite le secteur agroalimentaire depuis 2008 ? C’est en tout cas ce à quoi aspire le gouvernement en publiant un décret d’application qui permet et encadre un retour à la table des négociations entre grande distribution et producteurs agroalimentaires, en cas de forte variation des prix agricoles.
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En effet, comme le souligne le communiqué joint à la publication du décret, « depuis plusieurs années, les prix de certaines matières premières agricoles et alimentaires connaissent une forte volatilité. Ces évolutions de prix, parfois très brutales, étaient rarement anticipées par les partenaires commerciaux de la chaîne d’approvisionnement en produits alimentaires. Cette situation était préjudiciable aussi bien aux producteurs agricoles qu’aux fournisseurs de l’agro-alimentaire, en l’absence de mécanisme de renégociation encadré ».
Au-delà de la portée de ce compromis fondé sur un nouveau modèle agroalimentaire français et sur l’espoir d’une solidarité future de la filière, ce décret prend finalement en compte les spécificités de ce secteur stratégique. Les marchés agricoles sont, en effet, devenus des marchés d'anticipation complexe sur lesquels la volatilité des prix est désormais devenue la règle, et où la psychologie des acteurs joue un rôle certain. L’hyper-volatilité structurelle des cours sur les marchés agricoles internationaux est ainsi un problème majeur qui est loin de se cantonner aux seuls agriculteurs. Il affecte toute la chaîne économique, du producteur au consommateur, en passant par les transformateurs et distributeurs.
Dès lors, si l’agriculture et l’agroalimentaire constituent pour la France une arme anti-crise et de puissance de premier plan, protéger les agriculteurs et les consommateurs des risques exogènes et endogènes qui pèsent sur ce secteur, devrait devenir un enjeu primordial.
Mais si ce nouveau mécanisme est une bonne solution pour répondre à l'urgence de la crise que traverse le secteur, il ne résout pas le problème de fond : la volatilité des matières premières agricoles. Il serait par conséquent judicieux de mettre en place de réelles politiques de régulation et stabilisation – notamment au niveau européen – qui non seulement bénéficieraient à tous, mais consolideraient en particulier un secteur crucial dans notre économie. »
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